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Silima, un parcours citoyen broyé : la justice doit se traduire par sa régularisation

En ce 18 décembre, journée internationale des migrants, qui parlent des traitements inhumains des personnes qui bravant bien des dangers, fuient leur pays en guerre et/ou des situations économiques invivables pour vivre en France ? Nous avons une pensée toute particulière en direction de ces hommes et femmes venus vivre en Gironde et qui se heurtent à des décisions hypocrites au regard des politiques internationales que la France maintient (armements, relations économiques avec dictatures…) et en contradiction avec une des valeurs de la République bien souvent oubliée, la Fraternité. Silima blayais d’adoption subit cette politique. Il doit vivre dorénavant dans la clandestinité depuis l’été dernier. La famille KAYA, de nationalité turque, qui vit en France depuis 16 ans, est bien connue à Cenon. Ses trois enfants y sont scolarisés en maternelle et élémentaire, et y ont leurs activités et leurs repères. M. Kaya travaille en CDI dans le bâtiment, finance la location du logement de la famille à Cenon et subvient à tous les besoins de sa famille. Le 11 mars 2020, la Commission du titre de séjour des étrangers (instance départementale consultative, composée d’un maire et de personnalités qualifiées désignées par le préfet), analysant le niveau d’insertion professionnelle, personnelle et sociale de la famille, ses liens privés et familiaux, les motivations de son séjour en France, la connaissance de la langue française, a donné un avis favorable à la délivrance d’un titre de séjour à titre humanitaire. Le 18 novembre 2020, concrétisant cet avis favorable, le Tribunal Administratif de Bordeaux a ordonné à la Préfecture de leur délivrer un titre de séjour « vie privée et familiale ». Cette conclusion légitime et heureuse a pourtant été contestée par la Préfecture et pour une raison incompréhensible, sans éléments nouveaux, a été annulée en appel en mai 2021 par la Cour d’appel du Tribunal Administratif. Depuis cette date, la famille est replongée dans l’angoisse, elle s’est vue retirer son titre de séjour et est menacée d’expulsion. Une nouvelle fois, nous ne pouvons accepter un tel traitement et invitons les camarades à porter tout leur soutien à la famille Kaya. Une crise humanitaire d’envergure est en train de se déployer à la frontière entre le Bélarus et l’Union européenne. Des milliers de migrants irakiens et syriens, parmi lesquels des familles avec enfants, cherchent à rejoindre l’Europe et se retrouvent piégés par le froid et la faim face à des barbelés à lame de rasoirs fournis par le Danemark. La CGT s’insurge contre le traitement raciste, inhumain et dégradant infligé à des milliers de personnes, prises en tenaille entre les calculs intéressés du pouvoir biélorusse et la xénophobie d’un autre âge de plusieurs pays membres de l’UE. Toute personne a le droit de quitter tout pays (article 13 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme) et l’UE a un devoir d’asile envers les peuples dont les pays ont subi au cours des dernières décennies les ingérences et les jeux géopolitiques des grandes puissances. Ces politiques répressives conduisent toujours aux drames ! Le mercredi 24 novembre, 27 personnes dont 7 femmes, 2 adolescents et un enfant sont morts en essayant de rejoindre le Royaume-Uni pour y construire une nouvelle vie, après avoir fui la guerre et la misère. Ces morts s’ajoutent à celles et ceux qui, par milliers, chaque année dans nos océans, dans la Manche, la Méditerranée, périssent pour tenter de reconstruire une vie meilleure sur nos continents. Ce sont les politiques toujours plus répressives en termes de migration et d’asile qui conduisent à ces drames. Aucun mur, aucune loi, aucune institution n’empêchera les femmes et les hommes de fuir la guerre, la terreur, les dérèglements climatiques, la misère et la faim. Nos États doivent mettre en œuvre les moyens pour accueillir dignement les exilés, celles et ceux qui viennent chercher refuge sur notre continent. Ils doivent respecter l’obligation légale qui leur incombe, en vertu de la convention des Nations Unies sur les réfugiés, de permettre aux personnes craignant d’être persécutées ou menacées dans leur vie de demander l’asile dans le pays de leur choix.

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