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Lettre ouverte à Mme la Préfète de Nouvelle-Aquitaine du 1er avril 2020

Comité Régional CGT Nouvelle-Aquitaine

Bordeaux, le 1er avril 2020,

Lettre ouverte à Madame la Préfète de la Nouvelle-Aquitaine

Madame la Préfète de la Nouvelle-Aquitaine,

En date du 23 mars, le comité régional CGT Nouvelle-Aquitaine vous a adressé un courrier afin de vous faire part de notre réflexion et solliciter de votre part des informations sur les dispositifs mis en place et de pouvoir bénéficier d’éléments réguliers pour répondre aux salariés afin de faire face à cette situation de crise sanitaire, économique et sociale qu’ils subissent depuis plusieurs semaines.

Eu égard aux circonstances dramatiques, nous ne pouvons que déplorer que ce courrier envoyé à la première représentante de l’Etat sur la Nouvelle-Aquitaine soit resté jusqu’à aujourd’hui sans réponse.

Le silence des préfectures depuis que le gouvernement a décrété l’état d’urgence social n’augure pas d’un climat démocratique pourtant indispensable dans ces périodes destructrices.

Comment rester sans réponse face à une crise sanitaire terrible dans un contexte où les services de santé, comme l’ensemble des services publics sont soumis à une tension inédite que nous ne pouvons que rapprocher des politiques publiques destructrices menées jusqu’au moment que nous traversons, personnels en première ligne ? C’est le cas de la recherche, des hôpitaux, de l’énergie, des transports, services publics…?

Comment rester sans réponse dans un contexte où la production industrielle stratégique a été largement délocalisée ou tout simplement stoppée, au nom du profit à court terme et pour le seul bénéfice des actionnaires ? Le gouvernement s’aperçoit que le matériel (en particulier masques, tenues et gel hydro-alcoolique) manque cruellement pour protéger non seulement la population mais même les professionnels de santé !

Comment rester sans réponse, alors que le Président et son gouvernement décrètent « l’état d’urgence sanitaire», imposent le confinement général avec amendes forfaitaires et peines d’emprisonnement en cas d’infraction aux règles.

Dans le même temps où le gouvernement impose des sacrifices aux salariés, comment ne pas partager les inquiétudes et les incompréhensions quand celui-ci impose un confinement aux uns et laisse des entreprises dont l’activité n’est pas vitale, continuer de fonctionner ?

Certaines faisant pression sur les salariés pour rouvrir en leur imposant de signer une décharge contre volontariat. Il ne peut y avoir de confinement à plusieurs vitesses. Le danger est réel. Les masques et le gel hydro-alcoolique utilisés dans ces entreprises (quand il y en a) seraient plus utiles pour l’ensemble des personnels soignants!

A croire que la vie des salariés, des citoyens vaut moins que les profits des entreprises !

Pour soi-disant permettre de soutenir l’économie, la loi permet désormais aux entreprises de larges dérogations au code du travail sur les horaires, les congés, les repos hebdomadaires…

Pour la CGT Nouvelle-Aquitaine, ce n’est pas acceptable. Il n’est pas question que ce soient les salarié.e.s qui payent la crise ! Et pas question de verser 200 milliards de dividendes cette année !

Votre silence en dit long sur la gestion de cette crise. Nous continuerons à crier haut et fort notre mécontentement et notre détermination !!!

Des hommes et des femmes tombent malades du fait de l’absence d’équipement de protection.

La CGT Nouvelle-Aquitaine exige que les pouvoirs publics prennent et assument leurs responsabilités.

A ce titre, nous vous demandons expressément d’organiser une rencontre téléphonique pour faire le point de la situation. Pour la CGT l’heure n’est ni à l’ignorance, ni au mépris mais à un véritable dialogue. Car de nombreux sujets méritent que les pouvoirs publics et le patronat s’engagent :

– la fermeture immédiate de l’ensemble des entreprises, services et collectivités considérés comme non stratégiques, et la réquisition par l’Etat de leurs stocks de matériel de protection existant,

– Le maintien des éléments de rémunération à 100% pour les salariées confinés,

– L’interdiction de licencier durant toute la durée de l’état d’urgence sanitaire,

– Les moyens sanitaires pour protéger les personnels des secteurs stratégiques,

– La prise en charge des plus fragiles (chômeurs, précaires, demandeurs d’asile, sans-papiers, sans domicile fixe, …).

En espérant vous lire et échanger avec vous, veuillez croire Madame la Préfète, l’expression de mes salutations distinguées.

Valérie Paulet

Secrétaire Régionale CGT Nouvelle-Aquitaine

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