Gironde

80 ans du CNR – Courrier UD pour la mémoire d’Ambroise CROIZAT

15 mars 2024, jour anniversaire des 80 ans du programme du CNR. L’UD CGT 33 adresse un courrier à la mairie de Bordeaux pour que la mémoire d’Ambroise Croizat fondateur de la sécurité sociale, soit honorée par l’édification d’une statue dans un lieu à son nom.

« Monsieur le Maire,

En ce jour, nous célébrons les 80 ans d’une volonté collective d’espoirs, toujours intacte au sein de notre organisation syndicale, ainsi que parmi beaucoup de citoyens. Le 15 mars 1944 en effet, le Conseil National de la Résistance (CNR) adoptait à l’unanimité son programme « Les Jours Heureux ».

Un texte d’une rare force et destiné à guider la libération du pays et la construction d’une France nouvelle.

80 ans après, alors même que le sigle CNR est dévoyé, il nous parait important de maintenir la mémoire de cette volonté progressiste.

Outre les nationalisations, exprimées dans le texte comme « le retour à la nation des grands moyens de production monopolisés, fruits du travail commun, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d’assurances et des grandes banques », la participation des travailleurs à la direction de l’économie, la réévaluation des salaires ; le programme porte alors des mesures sociales justes et humanistes, avec notamment « un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés».

Ambroise Croizat, ouvrier en usine depuis ses 13 ans, Secrétaire Général de la Fédération des travailleurs de la métallurgie CGT, devient ministre du Travail de novembre 1945 à mai 1947 dans le Gouvernement Charles de

Gaulle.

Dans son premier discours en tant que ministre à l’Assemblée, le 3 décembre 1945, il affirme la priorité, pour le gouvernement, que doivent constituer la Sécurité Sociale et la retraite des vieux travailleurs : « Il faut en finir avec la souffrance, l’indignité et l’exclusion. Désormais, nous mettrons l’homme à l’abri du besoin. Nous ferons de la retraite non plus une antichambre de la mort mais une nouvelle étape de la vie »

Il met en place le régime général de la Sécurité Sociale sur le territoire français, un des piliers du programme du CNR.

A sa mort en 1951, avec des travailleurs et travailleuses pleinement conscients du legs considérable que constitue la

Sécurité Sociale, c’est un million de personnes endeuillées qui accompagnent son cercueil au cimetière où il est inhumé.

Sous le poids du patronat et des néolibéraux, ce legs du CNR et singulièrement celui d’Ambroise Croizat, n’a de cesse d’être attaqué.

L’action de mémoire est un acte politique essentiel au présent.

Ambroise CROIZAT a été un ministre de la République Française et à ce titre comme pour d’autres hommes ou femmes d’État, son engagement et son œuvre doivent être connus et reconnus.

Un certain nombre d’édifices ou lieux en France portent le nom d’Ambroise Croizat. A Bordeaux, aucun, hormis la plus grande salle dans la Bourse du travail CGT, actuellement fermée pour des raisons de sécurité.

Aussi nous demandons solennellement à la mairie de Bordeaux, que la mémoire d’Ambroise Croizat soit à juste titre honorée par l’édification d’une statue, qui serait une première en France, et ce dans un espace public en ville portant son nom.

Convaincus que notre demande trouve une réponse favorable, veuillez recevoir, Monsieur le Maire, l’assurance de nos sincères salutations. »

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